Zorba le Grec

La vision de Zorba qui s’aventure, et en assume les conséquences imprévues, s’oppose à celle de l’Anglais, calculateur et prévoyant. Personnage un peu triste qui envisage le futur comme la réitération sécurisante d’un passé indolore mais insipide, devenu désincarné à force d’études. Zorba est obligé de lui traduire les signes de la réalité humaine devant son incompréhension. Quand à ses plans sur le futur, ils se trouvent de façon récurrente rejetés par le réel. Bien sur, il y a d’autres aspects à considérer dans la compréhension du film, déjà par la lecture du roman éponyme, mais on peut en tirer la leçon qu’il y a des échecs qui valent bien des réussites. Mieux : que certains échecs sont des réussites pour peu qu’on envisage les choses autrement.
L’expérience ne réussit, ni n’échoue, … elle nous apprend quelque chose plus qu’elle nous blesse. Mais à condition d’avoir desserré l’étau de l’amour-propre symbolisé par le costume blanc de l’anglais qui se froisse et se tache facilement. Scène finale : il jette sa veste négligemment quand la « zorbaïsation » est achevée et se met enfin à danser.